Mise en place du RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel
Groupe de travail du 3 avril 2019 – 1ère réunion
Le RIFSEEP regroupe une indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise (IFSE), qui a vocation à se substituer aux régimes indemnitaires ayant le même objet pour tous les fonctionnaires de l’Etat et un complément indemnitaire annuel (CIA) versé en fonction de l’engagement professionnel et de la manière de servir (pas supérieur à 15% du RIFSEEP).
Préalablement à la discussion sur le RIFSEEP, le SNIAE-FO a tenu à rappeler son opposition totale à la mise en place de ce nouveau système de rémunération au mérite. En effet, nous considérons, comme nous le constatons déjà pour le corps des attachés, que ce nouveau régime pernicieux constitue un frein important aux mobilités. De plus, il accentuera l’inégalité professionnelle femmes-hommes.
Faire une mobilité sur un poste moins bien coté engendrera automatiquement une baisse du régime indemnitaire (IFSE). Aucun des participants n’a remis en cause cette affirmation, ce qui n’a pas empêché l’expert d’une organisation syndicale de rappeler son soutien total à la mise en place du RIFSEEP pour l’ensemble des corps du MAA.
Cette première réunion avait pour objet la cartographie des missions avec l’examen des futurs groupes constituant le RIFSEEP pour les IAE. Une prochaine réunion en juin, devrait examiner le montant des barèmes constituant l’IFSE pour chaque groupe. L’administration prévoyant un examen du projet lors d’un CTM à l’automne pour une mise en place avec effet rétroactif au 01 janvier 2019.
L’administration a rappelé que cette réforme du régime indemnitaire se fera « à enveloppe budgétaire constante ». Elle précise que lors du basculement vers le RIFSEEP, aucun agent ne devrait être perdant car une garantie indemnitaire sera installée. Il serait même possible, pour une minorité, d’avoir un gain (difficile avec la garantie et l’enveloppe constante). Les problèmes commenceront sérieusement à se poser aux collègues lorsqu’ils feront une mobilité vers un autre poste, en particulier si ce dernier est moins bien côté. L’administration nous a effectivement confirmé qu’en cas de mobilité vers un groupe moins bien côté, il y aura une baisse des primes. Au regard des textes de la fonction publique sur le RIFSEEP, le SNIAE-FO a rappelé que cette perte financière n’était pas une obligation.
Pour le corps des IAE, l’administration propose trois secteurs: l’administration centrale, les services déconcentrés et l’enseignement, avec pour chaque secteur 4 groupes, sachant que le groupe 1 est le plus côté et le groupe 4 le moins.
Afin de limiter les inconvénients liés à ce système (frein à la mobilité, perte de rémunération …) le SNIAE-FO a proposé 3 groupes au lieu de 4. Même si cette proposition n’a pas que des avantages, elle est de nature à limiter les inconvénients du système. De plus lors de la prochaine réunion, le SNIAE-FO se battra pour que le montant des barèmes de l’IFSE entre les groupes, soit la moins élevée possible et que l’écart entre les grades soient correctes pour valoriser les promotions.
Par ailleurs, le travail de l’administration a été fait uniquement pour les agents en poste au MAA, mais pas chez les opérateurs ni au MTES. De ce fait, les groupes pourraient être différents pour nos collègues en PNA hors sphère MAA. Dans un souci de cohérence, le SNIAE-FO a demandé que le MTES soit présent lors du prochain groupe de travail. Le SNIAE-FO demande que le MAA puisse intervenir au moins auprès des opérateurs dépendant de lui pour que les modalités de mise en place du RIFSEEP dans ces structures, soit la plus proche possible de celle du MAA.
Le SNIAE-FO vous communiquera les types de poste par groupe de fonction lorsque les discussions seront plus abouties.
Lors de la discussion, le SNIAE-FO a été la seule organisation syndicale à dénoncer un système qui ne peut que favoriser l’inégalité professionnelle entre les agents, notamment au détriment de nos collègues femmes. En effet, contrairement à la prime spéciale qui varie selon les échelons, l’IFSE n’évolue pas sans changement de groupe ou de grade. Nos collègues « femmes » en charge de famille ont déjà plus de difficultés à faire une mobilité, si en plus elles sont perdantes financièrement sur leur primes cela ne peut qu’accentuer ces inégalités. De plus, chacun sait que moins un agent fait de mobilité et moins il a de chance d’être inscrit à une promotion de grade.
Par ailleurs, nos collègues en poste hors d’une capitale régionale, ayant moins de postes disponibles, devraient être à nouveau pénalisés.
En conclusion, nous avons un gouvernement qui prône sans complexe plus de mobilités et d’égalité professionnelle femmes-hommes mais qui, dans la pratique, met en place tous les outils contraires.
Le SNIAE vous informe